La situation des seniors est paradoxale au regard de la définition de « senior » sur le marché du travail. Dans le monde professionnel, un salarié est considéré comme un « senior » à partir de 45 ans au mieux 50 ans. Et pourtant, à cet âge, il est difficile de s’identifier à cette terminologie, de se voir rangé dans une case alors même que l’on parle de repousser l’âge de départ à la retraite.
Les quinquagénaires d’aujourd’hui..
On ne les appelle plus des seniors, mais indifféremment des « quincados »(décrit ainsi par le sociologue Serge Guérin) , des « sexygénaires » ou encore des « Happy boomers » mais qui sont-ils ?
Ce sont des générations qui assument totalement leur âge, mais ne veulent pas se comporter comme des « vieux ».
Ils se sentent bien dans leur peau, bien dans leur tête, dynamiques, soignent leur apparence en adoptant les codes d’aujourd’hui et se sentent prêts à relever de nouveaux défis. Des envies nouvelles, une reconversion, une nouvelle carrière professionnelle ou tout simplement le plaisir de continuer à travailler et de transmettre les poussent à rester sur le marché du travail.
De plus ils ne se retrouvent pas dans l’image véhiculée par la notion de seniors, car aujourd’hui avec une espérance de vie de 20 à 30 ans après la retraite les profils de seniors sont multiples.
Les 50-65 ans sont encore très actifs et en pleine possession de leur moyen (physique et intellectuel). Jusqu’à 75 ans, ils profitent de leur temps tout en restant actif puis progressivement glissent vers le grand âge celui de la dépendance. Les seniors ne forment pas une catégorie homogène ce qui doit amener les entreprises à réfléchir sur leur gestion des âges et du maintien dans l’emploi des seniors.
Nous vivons dans un pays, même sur un continent, où la tendance est au vieillissement de la population ; Notamment « grâce » à l’arrivée des enfants du baby-boom à l’âge de la retraite, mais aussi du fait des progrès dans le domaine de la santé, de la baisse de la natalité… Ce phénomène n’est donc pas sans conséquence sur l’économie. D’un côté un État qui souhaite que l’on travaille jusqu’à 67 ans et de l’autre des entreprises qui ne gardent pas ces seniors.
Et si l’âge n’était pas un bon critère de sélection pour recruter ?
Les entreprises se plaignent d’une pénurie de candidats lors leur recrutement. Elles rencontrent de plus en plus de difficultés à trouver de la main d’œuvre qualifiée soit par un manque de gestion des compétences soit par des préjugés tenaces liés aux profils « seniors ».
Les profils seniors sont un véritable vivier pour les entreprises en mal de compétences.
Les seniors possèdent des atouts indiscutables :
• une expertise acquise tout au long de leur parcours professionnel
• un réel savoir-faire et savoir être (compétences humaines et relationnelles)
• des aptitudes à transmettre leurs savoirs aux jeunes générations ; le reverse-mentoring incite les diverses générations d’une équipe à échanger, partager leurs connaissances respectives.
• un réseau, une notoriété dont les entreprises peuvent bénéficier
Sans oublier que le senior, en seconde partie de carrière, à qui il reste 10 ou 15 ans d’activité avant la retraite, sera plus stable et avec une meilleure capacité de recul grâce à son expérience.
Les entreprises doivent donc inciter au maintien et/ou au recrutement de profils seniors, car leur expérience est une richesse qu’ils seront à même de redistribuer aux générations futures. Les équipes pluri-générationnelles seront une force, un équilibre indispensable aux entreprises de demain.
En jugeant un candidat sur son âge, les entreprises se priveront de recrutement de qualité alors privilégions une sélection sur le parcours des candidats.
En résumé, changer notre regard sur l’emploi senior au niveau des politiques de recrutement devient inéluctable face à l’allongement de la vie professionnelle. L’âge de départ en retraite ne cesse de reculer et nous vivons de plus en plus longtemps et en meilleure forme. Les Français passent en moyenne 25 ans en retraite (Source : https://fr.statista.com/infographie/4128/moyenne-annees-passees-a-la-retraite-pays-ocde/ )
Des plateformes tel que TeePy Job, le site de l’emploi des 50 ans et plus, seniors et retraités actifs ainsi que Label Emploi 45+ se mobilisent pour l’inclusion des plus de 45 ans, pour doper l’emploi des seniors et devraient trouver une résonance dans toute la France.